Origines, techniques, couleurs… Le b.a-ba du pull irlandais
Le pull irlandais est l’un des classiques indémodables de toute garde-robe hivernale. Et, de l’avis de beaucoup d’amateurs de tricot, l’un des plus agréables à réaliser puisqu’il mélange de nombreuses techniques et motifs.
Né sur l’archipel des îles d’Aran
Le pull irlandais puise ses origines sur l’archipel des îles d’Aran, au large de Galway en Irlande. En anglais, il se nomme d’ailleurs « Aran sweater » en hommage à son lieu d’origine.
Là-bas, le climat est particulièrement rude : la pluie et le vent font partie de la vie quotidienne des habitants. Lorsque le pull irlandais fait son apparition, autour de 1900, la plupart des hommes sont des marins qui doivent composer avec le froid sur leurs bateaux et avec des conditions de travail particulièrement difficiles. Leurs femmes commencent à leur tricoter des pulls avec la laine des moutons des îles, qu’elles tissent elles-mêmes, et à les vendre autour d’elles.
La légende raconte que chaque pull était différent et que chaque motif était propre à la famille qui le tricotait, ce qui permettait d’identifier le corps des marins échoués sur le rivage après des tempêtes. Cependant, ce mythe n’a jamais été prouvé.
Des motifs complexes
Malgré tout, les pulls irlandais charrient leur propre mythologie. Saviez-vous que chaque motif fait référence à la vie des marins ou à des traditions irlandaises ? La torsade, par exemple, représente les cordages des pêcheurs et devait les protéger des dangers de la mer.
Le motif des diamants, ces losanges remplis en jersey endroit ou en point mousse rappellent la forme des filets de pêche et apportent au porteur du pull le succès et la prospérité.
Le nid d’abeille fait écho au labeur des abeilles, et par extension celui des marins.
Sur les pulls irlandais, les extrémités sont souvent tricotées en point de riz. Ce dernier fait penser à la mousse, présente en abondance sur les rivages des îles d’Aran.
Quelle laine et quelle couleur ?
Traditionnellement, le pull irlandais est tricoté avec une pure laine vierge. Vous pouvez aussi utiliser un fil mérinos, qui sera plus doux et souple au toucher.
Si l’on veut tricoter un pull dans les règles de l’art, alors il faut choisir une couleur naturelle : un fil écru ou blanc. Cependant, il n’est pas rare aujourd’hui de trouver des pulls irlandais de toutes les couleurs : rose, bleu, rouge, vert… N’hésitez pas à le moderniser selon vos goûts !
Les techniques à connaître
Le pull irlandais peut faire peur de premier abord, puisqu’il est constitué d’une suite de motifs plus ou moins complexes. L’important est de bien compter les mailles et rangs et d’être attentif à la petite grille de votre patron qui vous expliquera à quel moment réaliser une torsade ou un diamant.
Si vous débutez, gardez bien toutes les explications sous les yeux. Au bout de quelques répétitions de motifs, vous devriez les connaître par cœur !
Au-delà de cette attention à porter au tricot, le pull irlandais ne contient pas tellement de difficultés techniques. Il vous faudra 1 voire 2 aiguilles double-pointe pour réaliser les torsades. Il s’agit de maintenir 2, 3 ou 4 mailles sur une troisième aiguille et de la placer à l’avant ou à l’arrière de votre tricot pendant que vous tricotez un nombre indiqué de mailles de l’aiguille gauche.
Si vous débutez, entraînez-vous à faire quelques torsades avant de vous lancer dans votre pull.
Les tricots irlandais utilisent aussi occasionnellement des nopes : il s’agit de tricoter plusieurs fois une même maille pour donner du relief à un tricot et former des petites boules décoratives.
En dehors de ces quelques points techniques, qui sont toujours expliqués dans les patrons, il faut surtout connaître les deux points principaux : endroit et envers. Et ne pas hésiter à défaire si le résultat n’est pas à la hauteur du premier coup !
Les modèles pour se lancer
Si vous avez peur de vous lancer dans un pull pour adulte, commencez par un pull taille enfant, comme celui de la droguerie : vous devrez répéter les motifs moins souvent et cela demandera un peu moins de concentration.
Pour les femmes, de nombreux modèles proposent une version moderne de ce classique, comme cette version colorée de Phildar.
Gardez en tête qu’il est parfaitement normal de mettre du temps à mener à bien ce projet. Les femmes de l’archipel des îles d’Aran mettaient entre trois et six semaines à finir les pulls de leurs maris et elles avaient l’habitude d’en faire régulièrement !
Et vous, avez-vous déjà tricoté un pull irlandais ?